Ce qui me meut

Mireille Barreau

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Les valeurs, c’est un peu la colonne vertébrale des sophrologues.

Non seulement la conscience de nos propres valeurs fait de nous les sophrologues que nous sommes, mais elle nous permet de guider nos consultant·es vers « leurs propres valeurs ».

Les valeurs de vie ne sont pas identiques d’un individu à l’autre, et heureusement ! L’amour, l’amitié le sens de la famille, ne sont pas des valeurs uniques ou des valeurs miroirs… Il y en a tant d’autres à explorer, exploiter, à revêtir. Il y en a tant d’autres à s’approprier et même à inventer ou réinventer.

Les valeurs de vie sont aussi en mouvement permanent. Et pour la SFS, le mouvement est une valeur sure.

Ce qui me meut est notre rubrique conçue et animée par Marcella. Les sophrologues invité·es viennent nous parler de l’une de leurs valeurs et se donnent ainsi à voir sous un angle intime et personnel.

Alors, mettons-nous en mouvement ensemble.

Aujourd’hui, la parole est donnée à Mireille BARREAU.

Glacier - SFS - Société Française de Sophrologie

Je m’offre une mini séance de sophrologie autour de mes valeurs. Je laisse venir 3 valeurs incompressibles de mon existence actuelle. Et puis, j’en garde une.

Ma valeur émergente est le merveilleux.

Le merveilleux qui s’éveille dans la vie en mouvement (5^e système : circulation d’énergie dans les jambes, les pieds).

Le merveilleux de l’énergie qui se transforme : sensation de mouvements, gargouillis et perception d’une turbine en action profonde et douce dans mon ventre (4^e système). Je sens la confiance dans mes « tripes ». Cela fonctionne.

Le merveilleux de l’amour, le cœur qui bat et qui résonne qui fait se propager une énergie colorée, rose et orangée, douce et chaude qui remonte vers la surface de la peau, je ressens des molécules rondes qui s’évaporent, partent en voyage vers l’inconnu.

Le merveilleux qui habite la voix, les mots, présence des cordes vocales en mouvement (2^e système) et du cou et des épaules en résonance, j’entends les voix qui chantent, que j’aime entendre, la voix des âmes qui me touchent.

Le merveilleux que je ressens et qui circule dans la boite crânienne, chaleur tiède, circulation et trafic d’étonnement.

C’est grand à l’intérieur, c’est chaud, c’est fluide, en mouvement permanent.

Au rythme de ma respiration, je m’imprègne de cette valeur… je la laisse circuler dans mon corps sans analyse, sans jugement. Dans quelle(s) partie(s) de mon corps je la ressens, quelles sensations cela provoque en moi ?

Après ce temps de respiration associé à ma valeur choisie, je me pose les questions suivantes et j’y réponds en quelques lignes.

Si cette valeur était un paysage ou une œuvre d’art.

Le glacier Perito Moreno, en Patagonie argentine.

Une pure splendeur, tout en mouvement bleuté, force et subtilité s’allient, une œuvre d’art où l’on devine le divin incarné.

Si cette valeur était une odeur.

L’odeur de la neige fraîche, aucun mot pour la décrire, c’est ce qui est merveilleux. Il faut vivre cette odeur pour la connaître, pas seulement la sentir. Elle accompagne le craquement des pas et enveloppe le marcheur délicatement, une pure merveille !

Si cette valeur était un son.

Le chant des oiseaux en forêt, ces musiciens invisibles qui célèbrent la nature et composent tous ensemble des odes à la vie, des instantanés uniques et merveilleux.

Si cette valeur était un mets.

Facile ! Le gâteau « Le Merveilleux », mélange de craquants meringués avec des copeaux de chocolat noir et une crème légère fondante. J’adore les « Petits Merveilleux ».

Si cette valeur était une matière.

L’eau, source de tout, de la vie, l’eau qui est en nous, qui circule, autour de nous, l’eau qui lave, hydrate, nourrit la terre, l’eau qui éteint, l’eau qui porte, l’eau qui transporte, l’eau qui s’élève et disparait, l’eau précieuse, une merveille à protéger !

Si cette valeur enfin était une technique sophrologique.

La marche phronique du 4^e degré :

« Regarder ce qui m’entoure comme si c’était la première fois » et la « Sophro présence des valeurs ».

La valeur du merveilleux s’est révélée en moi en 2001 lors de cette pratique à l’Académie de Sophrologie de Paris.

Je ne l’attendais pas et elle a surgi, s’est imposée et j’ai perçu dans tout mon corps cette présence qui m’a ouvert sur la présence de la beauté et du besoin de l’intégrer à mon quotidien. Elle a gardé une place majeure dans mon menu de valeurs.

Avec un regard neuf, accueillir la beauté sous toutes ses formes les plus inattendues, sa présence, sa force, celle de la nature, des êtres et des objets, de l’Univers. Pouvoir se sentir intégré dans cet esthétisme et y contribuer à son niveau par des mots, des actes ou autres choses : essayer de faire le beau et le bien au quotidien.

Comment ma valeur me guide dans ma vie. Comment elle me met en mouvement sur le plan personnel et émotionnel.

Elle a un rôle fondamental car elle oriente ma vie : grâce à elle, ma capacité d’émerveillement a grandi. Elle me permet d’être libre, de diminuer la peur anxieuse, d’accueillir la joie qu’elle provoque, de ne pas désespérer quand des évènements me laissent à penser que l’humanité est en danger. Le Merveilleux est partout à qui prend le temps de le voir. L’émerveillement est une source inépuisable pour mieux vivre ensemble car il se partage. Je le reçois comme un cadeau car il m’est offert par ce qui m’entoure, les êtres vivants, la nature et l’Univers. Je me rends disponible pour l’accueillir. Il vibre en moi et réveille mon humanité au plus profond de mes cellules. C’est quelque chose de très corporel.

Quartier libre.

Ma maxime : J’honore au quotidien ce formidable cadeau que j’ai reçu : la vie en mouvement !

Et un livre que j’ai adoré : « Et la lumière fut » de Jacques Lusseyran. Je l’ai trouvé inspirant, poétique, sensoriel et éclairant !