1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
Transmettre – Jean-Pascal Cabrera
Jean-Pascal CABRERA, sophrologue, co-auteur, conférencier, coach préparateur mental formateur agréé auprès des Fédérations Sportives, membre de la Société Française de Psychologie du Sport, membre du CA de la S.F.S.
Quelle est ta définition tout à fait personnelle de la « transmission » ?
Mon ressenti de la transmission fait appel à deux formes de conscience : la mienne et la somme des autres consciences individuelles, qui forment une conscience collective. « Ma » transmission participe à l’éveil de cette conscience collective ; elle est un partage d’expériences et d’invitations à des explorations.
Qu’est-ce qui t’as été transmis personnellement et qui a plus ou moins changé le cours de ton existence ?
L’amour, les valeurs humaines, l’éducation m’ont intensément été transmis. Mes parents étaient enseignants. Ces socles m’ont progressivement construit et fait évoluer mon parcours. Pour ma part, ce sont des faits traumatiques qui ont changé le cours de mon existence. Le sport, comme vecteur d’expression de ma quête de réparation, m’a permis de cacher ces traumatismes ; l’utilisation de la sophrologie, comme outil du sportif, m’a alors amené progressivement à non seulement prendre du recul sur ma carrière d’athlète, mais également à réaliser un virage existentiel qui m’a conduit à en faire une profession.
Transmettre oui mais transmettre quoi ? Qu’as-tu personnellement envie de transmettre dans ta pratique de sophrologue et dans ta vie en général ?
Le piège, c’est de proposer son propre vécu à « l’autre » : « Faites comme ça, je l’ai fait et ça marche ! ». La subtilité d’un accompagnement pertinent, c’est de mettre à disposition de « l’autre » des pistes d’évolution et de stimuler l’envie de les tester tout en préservant l’autonomie et le cadre. Lorsqu’une personne vous demande de l’aide, le but est qu’elle arrive à s’assumer et qu’elle ne fasse pas n’importe quoi qui la mette en danger. Or, évoluer est une prise de risque : apprendre, c’est aller vers l’inconnu. Autrement dit, mon « envie » de transmettre se situerait dans une posture qui stimule la personne dans la recherche de ses ressources et qui lui donne les moyens de relativiser ce qu’elle identifie comme un danger ou un frein.
Si la transmission était symbolisée par un objet lequel choisirais-tu et pourquoi.
Je pense à la symbolique du « témoin », ce petit bâton que les coureurs en athlétisme se transmettent dans une course de relais. Le « témoignage » est une matérialisation du processus de transmission. Sans témoignages des dérives et des abus, notre liberté n’existerait pas.
Quel mouvement sophro proposerais-tu pour symboliser le verbe « transmettre » ?
Tendre les bras en ouvrant les mains pourrait symboliser ce passage, en veillant à ne pas obliger l’autre.
Je (te) transmets tu (leur) transmets elles-ils (leur) transmettent…
Construis un texte court en utilisant le verbe « transmettre » au temps de conjugaison de ton choix en y accolant un nom ou des noms. Laisse-toi aller à la liberté de la créativité.
Je transmets tous ces trésors blottis dans mes rides
à mes filles Élodie et Marie
Toi Anne, de l’amour tu transmets le sang limpide
à tes filles Élodie et Marie
Qui transmettent à leur tour l’humanité sylphide
à Théo Jessica et Danny…