1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
La voix en sophrologie – Isabelle Fontaine-Gaspar
Le cœur battant de cette rubrique est dans le titre : un thème cher à la philosophie de notre métier est choisi ; 6 questions sont posées en forme de fil conducteur ; 3 sophrologues y répondent + 1 membre du conseil d’administration de la SFS.
Pour introduire le congrès, Marcella a rencontré des sophrologues qui s’expriment sur La Voix en Sophrologie
Isabelle FONTAINE-GASPAR, psychologue clinicienne, sophrothérapeute, Trésorière de la S.F.S.
Qu’est-ce que signifie la voix pour un sophrologue ?
Il s’agit pour moi de cet instrument unique, qui signe notre identité, instrument sophistiqué, complet et complexe, qui est mon instrument de travail, mon empreinte vocale. On parle du « terpnos logos » du sophrologue.
L’évolution de ta propre voix au cours de ta pratique et de ton expérience professionnelle.
Si ma voix peut communiquer toute cette belle énergie et constituer une des portes du changement par la sophrologie, elle peut être aussi le témoin de ma fatigue ou des tensions que je porte, bien malgré moi.
Il m’est important de connaitre mes limites, pour ne pas risquer le « trop plein » de surmenage, de fatigue, etc… J’ai fait pratiquer un audiogramme auprès d’un ORL, dans le cadre d’un bilan auditif, afin de mesurer ma baisse d’audition. Ceci explique la sensation de forcer sur ma voix, ou bien d’avoir une voix de tête, c’est-à-dire une voix qui va vers les aigus. Celle-ci ne favorise pas une réelle détente pour le patient, et entraîne une fatigue et un « forçage » sur la voix. À long terme elle serait nocive pour mes cordes vocales !
Quelle est la place de la voix et quelle est la place du silence au cours d’une séance ?
Ma voix, ce n’est pas seulement une fréquence, grave ou aiguë, et une intensité, plus ou moins forte ou faible. L’effet produit tient également au timbre (qualité particulière du son, spécifique à la voix que j’émets et déterminée par le passage de l’air dans les résonateurs), au rythme, au débit, au choix du vocabulaire, à la manière dont je pose ma voix, et même à mes interruptions. Car mes temps de silence, bien que vides vocalement, sont habités par moi. Certaines personnes, comme l’humoriste Pierre Palmade, sont d’ailleurs reconnaissables à leurs silences inattendus chargés de signification !
La voix / La voie / Je te vois / Tu me vois… Qu’est-ce que ces homonymes t’inspirent ?
Ces homonymes sont une véritable… inspiration, un moteur pour différentes voix, pour trouver sa voie. Finalement, ma voix, c’est moi !
Une petite histoire vraie autour de la voix.
Au début des années 2000, je faisais partie d’une troupe de théâtre amateur, et j’ai eu le plaisir de jouer dans une pièce « Lettre à Théo », dans laquelle je n’apparaissais pas sur scène. J’y tenais déjà le rôle de… « la Voix ». Les pensées, les réflexions, les états d’âme, jusqu’à l’inconscient du personnage principal se reflétaient dans ce rôle uniquement vocal. Une expérience inoubliable ! Et prémonitoire de mon activité en sophrologie…
Envie d’exprimer un mot ou une phrase à haute voix. Tu peux chuchoter, murmurer, adopter une tonalité classique ou chanter (chantonner). Qu’est-ce que tu dis et sur quelle modalité de voix ?
Comme l’héroïne le chante dans l’opéra de Camille St Saëns, Samson et Dalila, laissez-moi murmurer :
« Mon cœur s’ouvre à ta voix comme s’ouvrent les fleurs aux baisers de l’Aurore »