Le réseau des écoles - Institut de Sophrologie et Sophrothérapie de Paris
Céline Attias bonjour, vous êtes sophrologue spécialisée en sophrothérapie, psychologue du travail et vous dirigez aujourd’hui l’ISSP, Institut de Sophrologie et Sophrothérapie de Paris.
J’ai le plaisir de vous interviewer pour vous permettre de présenter votre école à nos adhérents.
Pouvez-vous nous parler de l’historique de cette école ?
Tout d’abord merci pour cette proposition d’interview. Oui, je vous parle très volontiers de l’I.S.S.P., d’autant que son histoire plonge au cœur même de la naissance et du développement de la sophrologie en France.
C’est tout d’abord le Docteur Jacques DONNARS qui a créé ce qui s’appelait à l’époque « l’Ecole pour l’Etude de la Conscience » au sein de la Société Française de Sophrologie (SFS) qui a vu le jour il y a 54 ans, en 1966.
Puis son fils, le Docteur Alain DONNARS a développé « l’Institut de Sophrologie de Paris », ainsi rebaptisé en 1987. Celui-ci a été présidé pendant plus de 10 ans par Madame Claude CHATILLON, aujourd’hui Présidente de la SFS et conseillère pédagogique de l’ISSP.
Autant dire que l’Institut s’inscrit dans une lignée historique de l’enseignement de la sophrologie en France, dans le courant de ce que l’on appelle « l’école française ». Ses fondateurs se sont formés directement auprès de Caycedo.
C’est en son sein que je me suis moi-même formée au métier de sophrologue il y a 20 ans, puis j’y ai enseigné. J’ai toujours gardé un grand attachement à cette école.
L’I.S.S.P. reste aujourd’hui ancré dans l’esprit et la continuité de cet enseignement : évolutif et ouvert.
C’est donc avec beaucoup d’honneur et de gratitude que je codirige avec Patrick BIRET cet institut, grâce à Claude CHATILLON et à une équipe d’enseignants et d’animateurs formidables !
Vous évoquiez tout à l’heure le courant de l’école française. De quoi s’agit-il ?
L’originalité de la sophrologie dans le courant de l’école française est de prendre en compte le rôle de l’inconscient et de sa dynamique dans la psyché humaine, ce parallèlement à l’exploration des facultés de la conscience et de leur diversité.
L’Institut reste ainsi fidèle à la tradition de recherche et d’ouverture de la SFS.
Si les références à la psychologie, à la psychiatrie, ou encore aux neurosciences et l’évolution de ces courants de connaissances me semblent essentielles au bon développement de la sophrologie, l’enseignement continue de se déployer à partir d’un regard résolument phénoménologique.
Les personnes ainsi accompagnées par les sophrologues peuvent alors trouver leurs propres places et ne se voient pas enfermées dans le carcan de concepts théoriques trop étroits pour les accueillir.
Quelle est la spécificité de votre enseignement ?
Il faudrait en fait parler de spécificités au pluriel (sourire)…
L’I.S.S.P. a pour vocation d’enseigner les principes et pratiques de la sophrologie à des élèves qui veulent l’employer dans un but professionnel, soit parce que leur objectif est d’en faire un métier à part entière, soit pour acquérir des compétences additionnelles à un autre métier.
Nombre de nos élèves sont issus des métiers de la santé, de la relation d’aide ou de l’accompagnement.
Notre pédagogie est très interactive et l’équipe enseignante est disponible, à l’écoute de chacun des élèves et attentive à la dynamique de groupe pour chaque promotion.
Nous privilégions les apports théoriques à travers un solide corpus de connaissances et la présentation de cas réels, et nous offrons également un apprentissage du métier par des mises en situation et un stage pratique d’application supervisé.
Enfin, une pratique personnelle est fortement conseillée pour que l’enseignement dispensé soit vécu et progressivement intégré par nos élèves, de façon expérientielle et « vivantielle » selon le néologisme de Caycedo. Ainsi, des ateliers d’entrainement sont proposés chaque semaine.
L’I.S.S.P. se veut respectueux d’une certaine idée de la sophrologie qui ne se limite pas à l’apprentissage de techniques et de protocoles.
Il vise à l’acquisition d’une posture professionnelle prenant appui sur le savoir-être de chacun et permettant l’intégration d’un véritable savoir-faire.
Quelle conviction, Céline ! C’est très inspirant pour vos stagiaires ! Comment se compose votre équipe enseignante ?
L’équipe se compose de 17 enseignants, tous sophrologues en exercice depuis plusieurs années et spécialisés dans leurs domaines d’interventions. L’institut sollicite aussi des professionnels du monde médical, médecins ou psychiatres notamment, en fonction des thématiques abordées.
Comment s’organise l’enseignement ?
La formation se déroule sur 2 années consécutives pour un total de 312 heures de formation en présentiel, principalement organisées en week-ends, hors travail personnel et stage.
Le titre est sanctionné par différents examens, pratiques et théoriques puis par la rédaction et la soutenance d’un rapport de stage.
La formation permet la délivrance du titre de Sophrologue par l’I.S.S.P. et donne accès au titre RNCP via la Société Française de Sophrologie.
Dans le nom de l’institut, il y a le mot sophrothérapie. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les orientations de votre enseignement ?
Oui, volontiers. Deux orientations sont possibles à l’issue du cursus initial : une orientation en sophrologie pédagogique et sociale et une orientation en sophrothérapie.
Nous aidons nos élèves à s’orienter selon leurs appétences et compétences vers la sophrothérapie et/ou vers les multiples branches de la sophrologie sociale.
Ces cycles de spécialisation sont ouverts aux sophrologues récemment diplômés comme aux sophrologues en exercice, quelle que soit l’école dont ils sont issus, après entretien préalable.
Les séminaires s’adressent également aux accompagnants en santé intéressés (médecins, psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, infirmières et praticiens en relation d’aide) dans la mesure où ils ont une solide connaissance de la sophrologie et la pratiquent déjà.
Seuls les sophrologues peuvent accéder au titre de spécialité en sophrothérapie ou en sophrologie sociale.
Vous me parliez aussi de l’accompagnement de vos élèves par-delà leur formation initiale, je crois que cela vous tient à cœur. Pouvez-vous préciser ?
Nous accompagnons nos stagiaires tout au long de leur projet et jusque dans leurs débuts professionnels, notamment par une formation à l’installation et par la supervision.
L’I.S.S.P. propose également un groupe de réflexion sur les pratiques de sophrologie, ouvert à tous les sophrologues praticiens, ainsi que des séminaires à thèmes et des supervisions de groupe.
Prochainement une visio-supervision va être proposée à ceux qui ne peuvent y assister en présentiel pour ne pas laisser les nouveaux sophrologues sans accompagnement.
Enfin, l’institut a obtenu en février 2020 au terme d’un long travail interne le certificat qualité QUALIOPI au titre de la catégorie des actions de formation.
Il est certifié AFNOR « Conformité en Formation Professionnelle » et inscrit au Datadock.
Céline, merci pour cette interview pleine d’enthousiasme et de conviction !
Un mot de fin qui vous ressemble à l’attention de nos lecteurs pour la terminer ?
Sourire…
J’aime citer D. H. Lawrence pour qui le sens et la chair ont plus de sagesse que l’intellect seul. « L’inconscient corporel est le lieu où la vie bouillonne. C’est là que nous nous sentons vivant et en intime connexion avec les profondeurs de nos âmes et l’affleurement indéfinissable du cosmos. ».
Notre souhait est que notre formation permette à nos élèves de le vivre et de l’intégrer.
Interview réalisée par Judith Dumas
Pour découvrir l’I.S.S.P. : https://www.sophrologie-formation-issp.fr/