Le réseau des écoles - ISTHME Formations
Nichée dans un écrin de verdure en plein cœur du parc naturel du Vexin à Montgeroult, un petit village idéalement situé à 30 km de la porte de Clichy, Isthme Formation est installée dans une maison d’accueil des plus chaleureuse avec possibilité de gîte pour ses étudiants.
Humanité, accessibilité et bienveillance donne le ton de l’enseignement prodigué au sein de cette école qui fête ses 40 ans d’existence.
Rencontre avec Jean-Marie JOBELIN, son directeur.
Jean-Marie, bonjour, pouvez-vous nous conter l’historique de l’école que vous co-dirigez avec votre épouse, Isabelle Jobelin ?
Bien volontiers, Judith.
Créée en 1983, à l’origine par Bernadette Blin (1), cette formation prend dès l’origine une orientation résolument psycho corporelle, avec en toile de fond les pratiques de Sophrologie, de relaxologie et de somatothérapie.
Geneviève Manent (2) rejoindra l’école en 1987.
Moi-même, je me suis formé à l’école entre 1987 et 1990 et j’en ai repris le flambeau en 1993, après un cursus de formation de formateur.
Votre école s’inscrit dans un courant résolument psychocorporel et somatothérapeutique. En quoi cela influence t’il l’enseignement en sophrologie ?
Et bien tout d’abord, nous faisons partie des écoles membres du réseau de la SFS et nous étions présents lors des états généraux de la formation en 2013.
Aussi, notre cursus de formation comprend 464 heures étalées sur 28 mois et comporte 2 cycles.
Le cycle initial est construit autour de 304 heures de sophrologie fondamentale.
Outre les fondamentaux relatifs à la conscience et à la phénoménologie, il permet d’enseigner une posture d’écoute, celle du sophrologue, et de recueil des attentes du consultant afin de prendre en considération sa demande et d’y répondre à l’appui de différentes pratiques.
Ce cycle initial est complété par des pratiques en relaxologie : training de Schultz, Jacobson mais aussi Yoga Nidra, Relaxation Active de Martenot et plus largement toutes pratiques visant à proposer un état de relaxation par une induction verbale. Les formations plus avancées incluent un aspect plus bioénergétique, psycho et somatodynamique.
Votre école est en effet membre également de la fédération internationale de relaxologie (FIR).
Oui, j’en suis vice-président, et cela oriente notre pédagogie coté relaxologie.
Pouvez-vous nous parler du cycle complémentaire en sophrologie ?
Oui. C’est un approfondissement qui comporte 160 heures permettant aux stagiaires de réviser les pratiques acquises et de les compléter dans une orientation résolument intégrative.
L’école s’inscrit dans une dynamique évolutive et déploie les pratiques enseignées dans le respect du principe d’adaptabilité, différent pour chacun de nos stagiaires et donc de leurs consultants.
Donnez-nous une définition de l’approche psychocorporelle et somatothérapeutique.
Cela serait un peu long à définir, disons juste que comme l’écrivait Françoise Dolto, le symptôme est langage. En somatothérapie, il s’agit d’instaurer un dialogue entre corps et esprit.
Il me semble qu’il y a au sein de votre équipe pédagogique une certaine Déborah Bacon (3), également traductrice des œuvres de Stanislav Grof.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’œuvre de ce psychiatre, pionnier dans la recherche sur les états modifiés de conscience, fondateur avec Abraham Maslow de la psychologie transpersonnelle et inventeur avec sa défunte épouse Christina de la respiration holotropique, une technique voisine du rebirth ?
Oui. La respiration holotropique implique une phase d’hyperventilation et utilise aussi la musique pour induire un état de conscience modifié à partir duquel l’être est, de fait, dans l’accueil des sensations éprouvées dans le corps.
Le mot holotropique est construit à partir des racines grecques “holos” qui veut dire “le tout” et “trepein” qui signifie “se déplacer”.
La respiration holotropique est donc une méthode d’exploration de soi et d’expansion de la conscience qui utilise la puissance de la respiration et la force de la musique pour franchir les barrières habituelles de la perception.
Cet état de conscience modifié offre une possibilité d’exploration de soi, de ses propres modes de fonctionnement, et permet de les faire évoluer de façon assez spontanée. Cela permet en fait de vivre une transe toute spécifique.
J’ai eu la chance de me former au rebirth il y a plus de 30 ans et à la Respiration Holotropique juste après et d’être certifié par Grof.
Il y a donc ici une dimension de transcendance de l’être qui implique une rencontre avec soi ?
Oui, la méthode demande d’accueillir ce qui émerge, sans jugement, très spontanément, dans une dynamique phénoménologique, c’est ce qui autorise le changement.
Il y a donc une dimension de transcendance de l’être qui implique une possible rencontre avec soi-même dans une qualité de présence avec un déploiement de la conscience.
Parlez-nous de votre équipe pédagogique.
La transmission de la Sophrologie et Relaxation dans une dynamique évolutive a toujours été le fruit d’un travail d’équipe. L’équipe actuelle pour le cursus de sophrologie compte 14 formateurs, tous sophrologues et relaxologues pour une transmission de contenu et de pratique qui permet à chacun de trouver son savoir-être.
Il y a également psychologues, psychopraticiens et psychothérapeute.
Oui, à ce propos l’école propose aussi un cursus complémentaire en psychopathologie, ce qui peut intéresser nos lecteurs. Pouvez-vous nous donner quelques précisions sur vos formations complémentaires ?
Elles concernent donc un cursus en psychopathologie, en relaxologie avec notamment une spécialisation Yoga Nidra ou en sonothérapie, en cohérence cardiaque et en méditation de pleine conscience MBCT. Des cycles de formation en psycho-somatopratiques, en techniques de breathwork et en Hypnose ericksonienne Transpersonnelle sont aussi organisés avec d’autres membres de l’équipe.
On peut aussi évoquer le travail de Brigitte Chavas (4) et la présence d’une spécialisation en psycho-somatopratiques.
Oui. Ce que nous transmettons à Isthme formation est un ensemble de pratiques visant à une vision intégrative de la sophrologie avec une dimension vers le champ du transpersonnel et de la pleine conscience.
En somme, une pleine présence à Soi ?
Oui ! Une formation sur presque 3 ans, c’est aussi le temps nécessaire à une vivance personnelle dans le temps et dans un déploiement de la personne par une pratique vécue, intégrée, qui offre une transformation progressive pour une meilleure qualité d’Etre à soi et au monde.
La validation de la formation est également progressive. Parlez-nous des conditions de suivi des acquis et des examens.
Chaque promotion bénéficie d’un tuteur pour toutes les questions pédagogiques et pratiques.
Le groupe bénéficie de nombreuses heures de pratique, d’un entrainement personnel entre les regroupements en sous-groupe, prépare des exposés et chaque étudiant effectue un stage de 12 heures minimum en collectif.
Cela donne lieu à la rédaction d’un compte rendu de stage auquel s’ajoute des QCM et questions ouvertes.
L’examen est en 2 parties dont un écrit et une pratique d’adaptabilité au contexte et à la personne par une mise en situation.
Merci beaucoup Jean-Marie pour la présentation de votre école. Cette rubrique, vous le savez, comporte le « mot de la fin » qui consiste à nous partager votre vision de la sophrologie. Quelle est-elle ?
La sophrologie est restée pour moi une école qui étudie la conscience, ses modifications et les moyens pouvant la modifier, ceci dans diverses orientations et en lien aux valeurs fondamentales de l’être.
Des techniques psychocorporelles spécifiques et adaptatives en permettent le processus. Et à mon sens la transmission fondamentale doit se réaliser en présentiel dans une réelle durée.
Interview réalisée par Judith Dumas
Pour découvrir ISTHME Formations : www.isthme-formations.com
(1) Bernadette Blin est thérapeute transpersonnelle et enseignante certifiée par Stan et Brigitte Grof pour l’enseignement du Grof ® Legacy Training.
(2) Geneviève Manent, relaxologue-Sophrologue, Formatrice, conférencière et auteure, spécialiste de l’accompagnement de l’enfance/adolescence et du deuil.
(3) Deborah Bacon, psychothérapeute, formée à la psychosynthèse, traductrice des œuvres de Grof et formée à l’Institut d’études Holistiques de Californie.
(4) Brigitte Chavas, psychopraticienne, relaxologue et gestalt-thérapeute. Formatrice.