Le réseau des écoles - Centre de Formation Zuili
Anaïs ZUILI bonjour, vous êtes la directrice du centre de formation qui porte votre nom, et votre école a rejoint le réseau des écoles membres de la SFS.
Nous sommes heureux de vous y accueillir et impatients de faire découvrir votre école à nos adhérents et aux aspirants sophrologues.
Pouvez-vous nous dresser en quelques mots l’historique de votre école ?
Très volontiers, Judith, je suis heureuse de partager avec vos lecteurs ce qui fait la spécificité de notre école !
Notre école est installée à Jonquerettes, à 10 minutes d’Avignon, dans un cadre paisible, arboré et spacieux, ainsi que tout récemment, en 2019, à Ajaccio.
Elle a été fondée en 1983 par mon père, Alain ZUILI, par ailleurs diplômé de la faculté de psychologie de Paris.
Alain s’est lui-même formé avec passion auprès d’Alfonso CAYCEDO, dont il a voulu transmettre l’enseignement.
Alain a toujours eu à cœur de considérer la sophrologie comme un métier à part entière et, pour se faire, d’offrir aux futurs sophrologues un solide corpus de connaissances bien sûr, mais aussi une voie de professionnalisation leur permettant d’affirmer la spécificité de la méthode.
Et vous Anaïs, à quel moment rejoignez-vous l’aventure ?
J’ai moi-même rejoint l’école en 2003 en tant que formatrice, j’ai ensuite pris la direction pédagogique pendant 15 ans puis j’en ai fait l’acquisition en 2017, année où je suis devenue directrice.
Vous-même êtes sophrologue mais également éducatrice spécialisée et thérapeute systémicienne. Cela doit probablement colorer votre pédagogie et influencer une approche globale des individus, non ?
C’est bien le cas et c’est pourquoi nous avons progressivement bâti un cursus en sophrologie relationnelle®, marque déposée.
Justement, quelle est la spécificité de cette approche ?
Dans les premières années de création de notre école, Jacques Salomé faisait partie des formateurs.
Il observa que la sensation corporelle était fortement écoutée dans l’approche phénoménologique qui était la nôtre, mais que les émotions qui l’accompagnait n’étaient, elles, pas nécessairement accueillies.
Il proposa de les intégrer à la formation et de développer une spécificité relationnelle, c’est-à-dire l’accueil des phénomènes internes émotionnels des sophrologues dans un cadre expérientiel et vivantiel.
En intégrant la donnée émotionnelle de son propre vécu, chaque sophrologue met en œuvre un retour d’expérience pour lui-même.
Notre école établit ainsi le principe préalable d’un travail sur soi pour chaque aspirant sophrologue, ce notamment à l’appui d’un cahier de phénodescriptions.
Vivre ce dont on parle avant d’accompagner l’Autre, et vivre sa réalité objective en somme ?
Exactement. Il s’agit d’entendre l’Autre « de là où il se dit », en s’éduquant à une écoute non parasitée par nos propres émotions, ce qui est indispensable à la posture du sophrologue professionnel.
Pour cela notre programme de formation comporte des modules spécifiques de 7 jours, intitulés « Relation-Communication », ouvert aux sophrologues mais aussi aux non sophrologues.
De nombreux professionnels de la relation y participent, cadres infirmiers, professionnels paramédicaux et travailleurs sociaux notamment, ce qui rend les échanges très riches.
Quel en est le contenu Anaïs ?
Les règles d’hygiène relationnelle et de communication bienveillante y sont étudiées.
À travers un laboratoire d’empathie, l’approche centrée sur la personne au sens de Carl ROGERS est approfondie et l’écoute active y est expérimentée.
Ce module est complété par une étude des mécanismes de défense, des enjeux de la relation d’aide et des règles de la communication bienveillante.
Il comporte aussi une approche en psychopathologie permettant à chaque sophrologue de savoir identifier et définir ses limites, et passer le relais, le cas échéant, auprès d’autres professionnels de santé.
L’analyse transactionnelle est également intégrée à la formation. Elle permet de proposer des fonctionnements adaptés afin de rééquilibrer les dynamiques relationnelles.
Ce que nos lecteurs n’entendent pas, Anaïs, c’est la force de conviction avec laquelle vous vous exprimez ! Quelle valeur vous anime avec autant de force ?
C’est la congruence. Cette notion est particulièrement étudiée à l’école mais elle colore aussi notre pédagogie et notre façon d’être avec nos stagiaires, en étant le plus possible centré sur leurs acquisitions, leurs attentes et leur progression. C’est donc une pédagogie accompagnatrice et soutenante !
En effet ! Comment s’organise la formation initiale en sophrologie et plus généralement l’enseignement ?
Il y a 418 heures de présentiel réparties sur 2 années.
L’équipe pédagogique bénéficie de 7 formateurs, dont Alain ZUILI. Nous proposons également un module autour de l’installation professionnelle, animé par Ivy Robin, spécialisée dans la création et le développement de l’activité professionnelle.
Je crois savoir que l’intégration et le suivi de vos élèves, anciens et nouveaux, est une valeur forte ?
Oui effectivement.
Une cérémonie a lieu 2 fois par an à l’occasion de la remise des diplômes, pour conserver le lien avec les anciens et présenter les sophrologues nouvellement diplômés.
Nous publions par ailleurs un annuaire des anciens, et une soirée d’intégration a lieu chaque année, durant laquelle les 2e années rencontrent les 1re années, ce qui est l’occasion d’échanges, de partages et de retour d’expérience.
La générosité est aussi une valeur qui anime l’école, Anaïs. Dites-nous comment ?
Nous proposons 4 jours de supervision par an pour des groupes de 8 à 10 personnes ouvertes à tous les sophrologues, y compris ceux formés dans d’autres écoles.
Nous offrons une journée de découverte de la sophrologie à destination des personnels hospitaliers, des institutions et des entreprises a lieu 4 à 5 fois par an.
La dernière a été animée à l’hôpital d’Avignon, ou 120 agents ont pu bénéficier de séances de sophrologie animées par notre équipe de formateurs gratuitement.
Cette dimension de générosité est particulièrement importante pour moi comme pour l’équipe pédagogique et nous la transmettons à nos élèves.
C’est une valeur qui me tient beaucoup à cœur.
Outre le titre de sophrologue en sophrologie relationnelle®, l’école forme aussi des psychopraticiens. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
La formation de psychopraticien est ouverte aux sophrologues diplômés et aux non-sophrologues ayant déjà suivi une formation en relation d’aide.
Elle propose une approche globale de l’humain et aborde notamment les stades du développement de l’enfant, les carences affectives et les troubles du lien d’attachement ainsi qu’un corpus en psychopathologie.
La psychologie des profondeurs de Jung y est abordée, de même que la psychogénéalogie et le concept de systémie.
Axée sur la posture de relation d’aide, cette formation comporte, outre les aspects théoriques, de nombreuses mises en situations expérientielles, des jeux de rôles et des simulations d’entretien.
Elle a pour but de donner aux professionnels de la relation à l’Autre un cadre permettant de comprendre et de prendre en compte tout ce qui est en jeu (et enjeux) dans la relation d’aide.
Notre objectif est que tous puissent être outillés et bénéficier d’un socle théorique et pratique solide pour favoriser un accompagnement juste est bien adapté.
Cette approche globale est très intégrative !
Anaïs, pourquoi rejoindre le réseau des écoles membres de la SFS ?
Nous avons toujours eu un lien très proche car la SFS et c’est assez naturellement que nous la rejoignons.
Nous nous retrouvons dans les valeurs de cette organisation qui favorise une posture réflexive sur le métier de sophrologue tout en étant ouverte à une sophrologie plurielle.
Nous pouvons ainsi participer à des groupes d’analyse professionnelle, contribuer à la recherche, au développement et à la promotion du métier de sophrologue dans le respect de valeurs communes et partagées.
Nous sommes par ailleurs centre préparateur RNCP.
Chère Anaïs, merci pour cet entretien d’une grande richesse qui ne manquera pas, j’en suis sûre, de passionner nos lecteurs !
Vous le savez, cette rubrique se termine immanquablement par le fameux mot de la fin (sourire). Quel est le vôtre ?
Oui, Judith, je l’ai préparé.
Mon mot de fin est congruence. C’est ce qui marque notre pédagogie.
Non pas un alignement parfait, qui serait illusoire, mais une posture de justesse entre ce que l’on enseigne et ce que l’on est !
Anaïs ZUILI, je vous remercie. Bienvenue à la SFS !
Interview réalisée par Judith Dumas
Pour découvrir le centre de formation Zuili : https://sophrologie-relationnelle.fr/