Rencontre avec Sandrine Mareschal
La sophrologie et le sujet âgé
Les 4 et 5 avril dernier avait lieu le 7e congrès organisé par la Société Française de Gériatrie et gérontologie sur le thème “fragilité du sujet âgé“.
Mais qu’est-ce, au juste, que vieillir et en quoi la sophrologie peut-elle être une aide ?
Entretien avec Sandrine Mareschal, sophrologue spécialisée et diplômée du DU de Gérontologie de l’Université de Lyon.
Sandrine, pouvez-vous nous définir en quelques mots simples le processus du vieillissement ?
Vieillir c’est faire face à l’usure du corps physique, qui entraîne une altération de l’état mental, émotionnel et social.
Vieillir c’est donc aussi souvent percevoir son corps à travers des douleurs, parfois même s’en déconnecter. C’est également bénéficier d’un sommeil de moins bonne qualité.
Les sens aussi s’altèrent : la vue, l’odorat et le goût diminuent. Le toucher est souvent moins sensible et des problèmes d’audition s’installent, rendant parfois la communication plus difficile.
Les personnes âgées peuvent alors se replier sur elles-mêmes et, progressivement, sortir moins, être moins désireuses de découvrir le monde qui les entoure. Le lien social, doucement, se dégrade.
La peur peut être omniprésente : peur de chuter, d’être malade, de mourir…
Vieillir, c’est faire le bilan de sa vie et c’est parfois se réfugier dans le passé.
La sophrologie, on le comprend, prend toute sa place auprès de l’âge d’or !
Parlez-nous de votre accompagnement auprès des personnes âgées.
La sophrologie permet aux personnes âgées de reprendre contact avec ce corps qui évolue, cela même alors qu’il répond moins bien qu’avant, afin de renforcer le schéma corporel et la conscience du corps. Les relaxations dynamiques, bien adaptées aux possibilités de chacun, permettent de vivre le corps en mouvement dans le respect et la ré-exploration de ses possibles.
Les sophromnésies senso-perceptives offrent de revivre des moments heureux et de ramener cette joie dans l’ici et maintenant. Le regard sur la vie est alors modifié pour prendre à nouveau le temps de se réjouir des instants de bonheurs quotidiens, en renforçant les capacités de plaisir et d’émerveillement.
À l’appui des RD2, les sens se redécouvrent.
La sophrologie renforce ainsi l’autonomie de la personne âgée dans le respect de ses possibles et de ses besoins.
Faire ce métier est très enthousiasmant.
Pour ma part, rien ne me rend plus heureuse que de voir les visages progressivement s’ouvrir et rayonner d’un sourire serein, à mesure des séances.