Congrès 2013, 7 et 8 décembre, Bordeaux
Traumatismes et résilience
avec la participation de Boris Cyrulnik
L’apport des états de conscience modifiés dans l’accompagnement et la reconstruction du sujet traumatisé
Notre époque, comme toutes les époques, comporte son lot de traumatismes qu’ils soient collectifs face à des désastres naturels, sociétaux face aux crises que nous traversons, ou individuels en raison de notre histoire et des évènements que nous subissons.
Ce qui change, par contre, ce sont les avancées réalisées par les professionnels de la santé pour soigner les personnes souffrant de stress post traumatiques. Les sophrologues se situent dans cette ligne et sont souvent mobilisés dans le cadre de leur activité par les difficultés et les souffrances des êtres traumatisés jusqu’à parfois en ressentir les échos dans leur propre vécu.
Des notions précieuses comme celle de pulsion d’attachement, de résilience nous permettent une compréhension en profondeur des dommages subis.
Comment comprendre et faire comprendre la notion si positive de résilience et mettre en mots la souffrance, comment redonner un sens à ce qui n’en a pas?
Cette faculté à rebondir, à vaincre des situations traumatiques nous vient de Boris CYRULNIK. La résilience n’est pas une aptitude innée mais s’enracine dans l’enfance et dans la relation qu’entretiennent les parents avec leur enfant.
Une relation sécurisante avec l’enfant l’aidera à rassembler ses forces pour s’en sortir lors de traumas collectif ou individuel.
Mais cela n’est pas suffisant. Le groupe, l’entourage se révèlent également essentiel pour aider les victimes de traumatismes.
Se sentir épaulé, soutenu aussi bien lors de harcèlement moral que dans la souffrance au travail évite au sujet un repli sur lui même et une aggravation de sa souffrance pouvant aller jusqu’à des troubles psycho-somatiques, la dépression, le burn-out ou l’alexithymie.
De plus le contexte de crise économique et écologique mondial change la donne. Ainsi les victimes du tsunami puis de la centrale nucléaire de Fukushima ont affaire à l’état japonais et à une presse qui nient la gravité de la situation. Les populations restées sur les zones contaminées se voient traitées de « paria » si elles réclament une nourriture non irradiée pour leurs enfants.
La raison d’état prime donc sur la raison humaine mais quelles sont les limites du supportable pour les humains ? Le sophrologue se doit de réfléchir à ces questions vitales et a le devoir de se positionner quand la loi collective du silence s’impose aux individus.
Cette urgence sociale, politique et psychothérapeutique questionne. Il nous a paru important d’en débattre lors de notre 47ème Congrès de la SFS.
À cette occasion Boris CYRULNIK, neurologue, psychiatre, éthologue et psychanalyste connu de tous nous honorera de sa présence.
Quel regard portons-nous, Sophrologues et Sophrothérapeutes sur cette notion de résilience?
Quelle hypothèse de travail proposons nous ?
Pourquoi certaines personnes, après avoir apparemment dépassé certains traumatismes, voient réapparaître comme l’écrit C. VOLF Ecrivain de l’ex-RDA, “la radioactivité du passé dans le présent.”
Ce qui apparaît également ce sont les variétés de traitement psychothérapeutique où le corps et la vie émotionnelle ont toute leur place, que ce soit en sophrologie avec le travail psychothérapeutique sur les images, en EMDR, en Somatic Expériencing, en Focusing, etc. S’agit-il d’abréaction dans ces nouvelles thérapies qui s’appuient souvent sur les dernières découvertes des neurosciences ou d’un nouvel éclairage sur les compétences du corps à réguler le trauma ?
C’est de tout cela que nous allons essayer de débattre et de réfléchir lors de ces journées où nous aborderons quatre thèmes:
1) Samedi matin : Psychothérapies et Résilience
Pourquoi certains sujets ont pu rebondir sur leur passé douloureux ? A contrario, pourquoi certaines personnes sont restées enlisées dans leur souffrance ? Quels sont les différents facteurs en cause et les conditions à mettre en œuvre pour les dépasser ?
2) Samedi après-midi : L’apport des neurosciences
Cette demi-journée nous permettra d’aborder les mécanismes psychologiques et neurobiologiques à l’oeuvre dans les psychotraumatismes, et de comprendre les effets du traumatisme au niveau émotionnel, somatique, cognitif et comportemental.
3) Dimanche matin: Les réponses de la Sophrologie à la souffrance du sujet
Chaque sophrologue peut être confronté à ces vies “en morceaux” après des vécus douloureux, qui peuvent entraîner un arrêt de la pensée, de l’énergie du sens de la vie.
Lesquelles de nos techniques sont les plus efficaces ? sont-elles suffisantes ? les intervenants de cette demi-journée nous feront partager leur expérience et leur questionnement
4) Dimanche après-midi : Aux traumatismes Collectifs quel remède?
Qu’elles soient naturelles (Tsunami, inondations, incendies tremblements de terre), liées aux risques modernes (Centrales nucléaires pollution des mers, tornades…) ou socio-politiques guerres terrorisme attentats… Les catastrophes humanitaires provoquent bien sûr des traumatismes sévères.
Les Actes du congrès sont disponibles aux éditions l’Harmattan.