Le congrès 2022 de la SFS fut une belle réussite. Notamment parce que son thème, “la voix”, concernait un aspect fondamental de la sophrologie qui, dans son essence, est une thérapie induite par la parole et donc par la voix.

Il nous a paru pertinent de continuer à interroger les fondements de notre discipline et de nous intéresser à la vaste question du temps et de la conscience du temps vécu lors de nos pratiques qui s’appuient sur le mouvement que ce soit du corps et/ou de la conscience, nous renvoyant à l’expérience intime de chacun, vécue dans une temporalité singulière et dans un espace perçu.

Le temps…

le temps qui se fige, qui passe,

le temps passé, présent, futur, présentifiés à notre conscience dans un espace /temps singulier…

Le mot « temps » doit se comprendre ici dans toute son ampleur. Avec cette thématique il s’agirait d’abord d’évoquer le vécu temporel en sophrologie qui est une approche à médiation corporelle mais aussi, on l’oublie parfois, à médiation temporelle.

C’est-à-dire de réfléchir sur la perception du temps par le sophronisant, sur l’importance du présent et du vécu immédiat mais aussi sur celle du futur et d’une saine projection du sujet vers l’avenir. En résumé il s’agirait de réfléchir, en théorie et en pratique, sur le phénomène temporel et sur ce qu’il implique.

Mais « temps » peut aussi s’entendre dans un sens assez différent : celui d’une époque, de notre époque, de notre temps. Et notre époque ne prend pas toujours le temps. Tout va vite, de plus en plus vite. Largement phagocytés par mille tâches, soucis, préoccupations, buts à atteindre, dans un monde de performance et de compétition, les individus ont de moins en moins le temps. L’époque les pousse à vivre leur temporalité en mode de pilotage automatique aux antipodes d’une pleine conscience. D’où l’importance de méthodes relationnelles et psychocorporelles, comme la sophrologie, pour désincarcérer notre vécu temporel.

Le temps concerne aussi directement notre pratique : comment combiner notre temps et celui de nos consultants, l’organiser, le remplir, le ponctuer… entre prendre son temps et le perdre parfois.

Cette interrogation sur le temps  intéresse toutes les disciplines, des neurosciences, à l’astronomie en passant par l’histoire, l’architecture, la philosophie, la psychologie, psychanalyse, la pédagogie, la culture, le sport… mais nous consacrerons le nôtre à éclairer le sujet à partir de notre pratique de sophrologue, des questionnements que cela génère et en ouvrant le dialogue avec d’autres disciplines dans le cadre de cette notion de temps, de son impact, de sa richesse, de sa gestion dans les différents moment de la vie.

Ce congrès se déroulera sur deux jours avec, comme à l’habitude, une soirée festive le samedi soir.