Le réseau des écoles - The Sophrology Academy
Pour cette rentrée et après avoir clôturé la rubrique « le réseau des écoles » à travers la présentation de 15 écoles du réseau SFS, nous avons eu envie de franchir la Manche pour rencontrer Audrey ZANNESE, Directrice pédagogique de The Sophrology Academy, une école située à Ashford en Grande Bretagne, dans le comté de Kent.
Audrey, racontez-nous la naissance de cette école.
The Sophrology Academy a été fondée en 2010 par Florence Parot, une sophrologue française, experte en gestion du stress et spécialiste du burnout, partie vivre en Grande-Bretagne.
Florence avait elle-même fait un burnout et a été très aidée par la sophrologie.
Son dynamisme et son sens de l’aventure lui ont permis de saisir l’opportunité de promouvoir cette méthode en Grande Bretagne.
Oui, effectivement, Florence Parot est spécialiste de l’hyper stress et auteur de nombreux livres sur la sophrologie, il me semble qu’elle est rentrée en France ?
Oui, après le Brexit. Elle s’est installée à La Serre-Bussière-Vieille dans la Creuse où elle a créé « La Bulle de Repos », un espace d’accueil et une école de sophrologie.
Florence a donc passé le flambeau à Liz MURPHY qui s’était formée à l’Academy en 2012 et était très investie.
Et vous, Audrey, à quel moment venez-vous rejoindre l’équipe ?
Je me suis moi-même formée à l’Academy en 2014 et je me suis investie tout de suite en tant qu’assistante-enseignante, puis en tant qu’enseignante et directrice pédagogique en 2019.
Il me semble que vous êtes également enseignante, spécialisée sur les douleurs chroniques ?
Oui et la particularité de notre école est que chacune de nous, au sein de l’équipe enseignante, a expérimenté la sophrologie pour elle-même, en lien avec une problématique personnelle, ce qui est mon cas.
Nous en mesurons donc toute l’efficacité et notre approche est avant tout pratique et pragmatique.
Pouvez-vous nous décrire le cursus et les grandes orientations pédagogiques en quelques mots ?
Avec plaisir ! Le cursus court sur 2 ans OU 2 ans et demi selon les disponibilités et le rythme des stagiaires et il y a 2 recrutements par an, l’un en septembre et l’autre en mars.
La première année est dédiée aux 4 premiers degrés de RD dans l’objectif d’une bonne intégration personnelle de la méthode par une pratique intensive. Elle comporte aussi un programme de mentoring. C’est au cours de la deuxième année que nous mettons l’accent sur la pratique de la sophrologie auprès des autres toujours en apportant le support nécessaire à nos élèves via un programme de mentoring et de supervision.
Depuis le Covid, les cours ont lieu 3 jours par trimestre en présentiel dans le petit village de Wye, un lieu tranquille et verdoyant en pleine campagne britannique, permettant une immersion totale. Entre ces journées présentielles, nous enseignons des modules via zoom.
Quelle est la taille de vos promotions ?
L’école accueille des petits groupes de 6 à 10 personnes en première année qui se rejoignent en seconde année en un plus grand groupe. Ceci favorise les échanges entre les stagiaires et l’équipe pédagogique. Cela facilite aussi l’entrainement entre les stagiaires et crée un collectif coopératif.
Pouvez-vous développer le contenu pédagogique proposé ?
En sus des pratiques, des cours sont organisés le samedi après-midi sur zoom.
La première année sont notamment abordés les origines de la sophrologie, ses influences, la phénoménologie, le fonctionnement de la conscience ou encore l’anatomie et physiologie de la respiration.
À la fin de chaque trimestre, chaque stagiaire doit soumettre des « réflexions » sur leur pratique personnelle. Ces réflexions sont sur leur pratique de chaque niveau de RD et constituent un résumé de leurs phénodescriptions ainsi que leurs observations sur les changements qu’ils observent dans leur vie quotidienne suite à leur pratique et à l’intégration de la sophrologie.
La validation de la première année s’appuie sur un examen théorique et une pratique guidée, ainsi que la soumission des réflexions.
Je crois que vous offrez une validation spécifique à cette étape du parcours ?
Oui car nous accueillons des stagiaires issus de tous les horizons, dont des praticiens en relation d’aide déjà formés à d’autres approches et qui veulent s’initier à la pratique sophrologique. Ils peuvent donc, à l’issue de cette première année, bénéficier d’un « Foundation Certificate ».
Qu’en est -il de la deuxième année ?
La deuxième année est orientée vers la relation d’aide à travers la réalisation de l’anamnèse, la construction d’un programme de suivi et la conduite de la cure sophronique, sans oublier la création et l’adaptation des protocoles.
Cette deuxième année est également dédiée à l’étude de la sophrologie appliquée à différents domaines, notamment le sport, l’enfance, l’adolescence, le sommeil, le stress, l’anxiété, la préparation aux évènements ou les « conditions chroniques » que j’enseigne personnellement.
Le cursus comprend aussi un module « projet d’installation et structure juridique ». Les études de marché et les aspects marketing y sont abordés.
En 2022, la formation comprenait 328 heures de contact au total, sans compter les examens.
Comment se passe la validation de l’examen ?
La validation de la deuxième année s’appuie sur un examen théorique avec notamment la création d’un protocole pour une étude de cas. Nous évaluons aussi une pratique guidée complète ainsi qu’une consultation avec mise en situation.
La soumission de réflexions reste obligatoire.
En plus, la deuxième année doit inclure au minimum 2 suivis individuels et 8 à 12 séances de groupe, évalués par des rapports de stage.
Pour valider la seconde année, il est nécessaire également de construire un business plan.
Votre école propose aussi un suivi à ses sophrologues diplômés pendant la première année d’exercice ?
Oui. Des séances de supervision de groupe sont offertes pendant la première année d’exercice.
Ils bénéficient aussi d’un accès à un workshop, « comment créer son business » et des séances de coaching de business en groupe au cours de cette première année.
Parlez-nous de votre équipe enseignante. Vous êtes beaucoup de femmes ?
Rires. Oui, c’est un fait, nous sommes 12 au total, venant de parcours professionnels différents et apportant chacune notre propre expérience. Surtout, nous avons toutes en commun une profonde conviction pour la méthode sophrologique.
L’anamnèse par exemple est enseignée par le docteur Athina Belsi, enseignant-chercheur à la faculté de médecine de l’Imperial College de Londres et co-responsable du cours de communication clinique au département de chirurgie et de cancérologie de l’Imperial.
Il me semble que votre enseignement englobe aussi un module en santé mentale ?
Oui, car notre directrice de la recherche, Caroline Lafarge, est psychologue agréée et professeure de psychologie à l’Université de West London.
Ses recherches portent notamment sur la santé reproductive et les pertes périnatales, et son expertise s’étend à l’adaptation, la résilience, la croissance post-traumatique et la justice sociale.
Ensemble, nous mettons tout en œuvre pour promouvoir la sophrologie et permettre au grand public d’en mesurer l’efficacité et les bienfaits.
Oui et vous pouvez, à ce titre, nous parler des études randomisées que vous menez.
Nous avons engagé différents partenariats avec des universités de Grande-Bretagne et 2 études ont ainsi été lancées, dont 1 étude pilote sur la gestion de la douleur chronique par la sophrologie.
Nous proposons également un module « sophrologie et sciences » permettant de comprendre où la sophrologie se place dans le monde des thérapies complémentaires qui sont déjà le sujet de plusieurs études scientifiques. Cela permet aussi de mesurer les bénéfices apportés par la sophrologie dans différents domaines.
Cet investissement au plan de la recherche est très précieux pour le monde de la sophrologie. Je crois d’ailleurs que votre école possède de nombreuses affiliations ?
Oui. En 2013, l’Academy était membre de la FEPS, puis elle s’est affiliée à la SFS et au SSP ainsi qu’à l’International Sophrology Fédération et au collège CMA (the Complementary Medical Association).
Audrey, qu’est-ce que l’Academy peut apporter au public français ? Il me semble que vous avez une annonce à faire ?
Oui, très juste, merci Judith. À partir de septembre, l’Academy va proposer des séances de coaching en anglais pour les Français qui ont besoin de savoir s’exprimer à titre professionnel.
Celles-ci seront en visio mais en live avec également des possibilités de se former sur différentes spécialisations en langue anglaise.
Vous trouverez les détails ici : www.sophroacademy.co.uk/professional-training/guiding-sophrology-in-english/
Voilà qui est prometteur et sans doute très utile à nombre de nos adhérents susceptibles d’intervenir en milieu anglophone !
Audrey, vous le savez, mes interviews des écoles se terminent immanquablement par un mot de la fin dans lequel je vous demande votre vision de la sophrologie. Quel est le vôtre ?
Notre plus profonde aspiration est de promouvoir la sophrologie dans le milieu anglophone où il y a tant à faire pour en offrir les bienfaits au plus grand nombre en regard des multiples possibilités et solutions qu’elle offre !
Elle est pour moi une possibilité de se reconnecter à soi et d’être acteur de son existence en nous offrant à tous un redéploiement existentiel.
Interview réalisée par Judith Dumas
Pour découvrir The Sophrology Academy : www.sophroacademy.co.uk/