1 thème, 6 questions, 3 sophrologues
Le corps – Julie Lecureuil
Comment transmets-tu la notion de « conscience du corps » (avec quels mots, quelles techniques) ?
En effet, la conscience du corps est primordiale en sophrologie, comme le point d’entrée, le médiateur. J’aime pour cela pratiquer et faire pratiquer les exercices de RD1 qui me semblent fondamentaux. Je pense notamment aux hémicorps, au pompage des épaules, au balancier des bras, la danse du 8 de l’infini avec le bassin, l’ancrage de l’arbre, afin de ramener la conscience et la présence dans le corps. Venir le réhabiter plus pleinement, pour sentir que notre tête n’est pas toute seule. Elle peut se déposer et faire équipe avec notre corps (et notre cœur).
Mes mots sont imagés, sensoriels et ouverts, dans le sens où ils invitent à l’exploration des ressentis et des phénomènes, sans jugements, sans préconception. C’est la possibilité de se réapproprier notre corps, à travers la vivance, et ainsi, chemin faisant, faire corps avec notre corps, plus subtilement, telle une boussole – est-ce que cela sert ou est-ce que cela ouvre ? Est-ce que cela fait « oui » ou « non » ?
Quel est le lieu du corps que tu affectionnes le plus et pourquoi ?
C’est difficile de dissocier une partie du corps tant je sens le besoin que l’ensemble fonctionne harmonieusement, comme une équipe. Je dirais néanmoins le bassin, une partie que j’affectionne beaucoup notamment quand je danse. Cela me permet de retrouver un mouvement plus fluide et respirant, d’ouvrir des espaces qui se ferment souvent par le quotidien de la vie. De par mon bassin, un mouvement intérieur peut se remettre en vie, des pieds jusque ma tête. C’est aussi pour moi l’espace de mon féminin et j’y tiens beaucoup.
Quelle partie de ton corps aurais-tu envie de faire bouger tout de suite et de quelle façon ?
Pour amener mon bassin à bouger en douceur, souvent je commence par les poignets, comme s’ils étaient des papillons, je les laisse s’échauffer, faire des petits moulinets, puis aller vers le ciel. Et délicatement, mes poignets « papillons » amènent mon corps à se mouvoir, mes bras, mes épaules, ma tête, mon buste, mon bassin … puis tout mon corps, comme une fleur qui s’éveille au printemps.
Je propose souvent cette exploration lors d’ateliers, avec une conscience sophrologique et c’est très apprécié.
Quelles techniques pour apaiser les tensions, la fatigue, le stress…
Je pense au SDN suivi du SPI qui, est selon moi une pratique minute très efficace. Utiliser dans un premier temps la contraction pour aider son corps à lâcher plus pleinement, puis faire venir une sensation agréable, telle une madeleine de Proust (pour ma part, c’est souvent l’image d’un champ de coquelicots) et là laisser s’infuser en soi, s’activer en nos cellules grâce à la respiration. C’est tout autant libérateur que revigorant, harmonisant. Je propose très souvent cette pratique en séance.
Quel(s) mot(s) et quel(les) couleur(s) aimerais-tu associer au mot « corps ». Et si tu en écrivais un mini – poème comme tu le sens ?
Je vois le corps comme une maison chaleureuse dans laquelle je peux, en conscience, venir m’asseoir à tout moment. Une maison comme la maison de Winnie l’ourson, dans un tronc d’arbre avec du thé et du miel.
« Corps, doux trésors
Longtemps oublié, décrié
J’ai un beau jour appris à t’aimer
Maintenant je sais qu’avec moi, tu es. »