Congrès 2014, 6 et 7 décembre, Paris
Le temps des émotions
Force nous est de constater que nombre de personnes consultant un sophrologue souffrent de troubles de l’émotion.
Généralement cela se traduit par des symptômes montrant une dis-régulation entre les idées, le corps et le sentiment d’exister, berceau du Soi pour donner sens aux émotions.
Les patients arrivent ou en état de sur-stress ; ils sont envahis ou par une anxiété chronique et dorment mal ou très peu, ou par une tristesse qui les submerge ou par des colères subites ou par des pensées négatives qui tournent en boucle ou encore ils sont coupés d’eux mêmes, dissociés et incapables de reconnaître ce qu’ils vivent.
Pour comprendre ces phénomènes, il s’agit de prendre en compte :
- Le climat social, économique où les uns croulent sous le travail et les autres en manquent
- Une société consumériste où les activités s’enchaînent les une aux autres et où le virtuel domine au détriment des relations de chair et d’os. Il en découle des comportements addictifs donnant le ressenti que le temps s’accélère.
- L’éducation a laissé une large place à l’expression émotionnelle sans en mesurer forcément toutes les implications. Il en découle une difficulté à vivre les frustrations. L’agir et le pulsionnel priment.
- La gestion des émotions est différente selon les cultures. La polysémie culturelle surprend et peut être mal comprise dans les codes sociaux traitant des émotions.
Le temps consacré aux émotions liées à des deuils est raccourci. De fait, Le vivre ensemble n’a plus sa fonction de contenant pour soutenir l’individu dans les épreuves. Cela se traduit au niveau individuel par un manque de Présence à Soi indispensable à une bonne régulation des émotions.
Identifier ses émotions, gérer ses émotions, anticiper les réponses permet de calmer la peur, de reprendre confiance en soi et de retrouver un corps vibrant en accord avec ses sentiments.
De quelle compréhension, de quels outils dispose la Sophrologie pour répondre ? La modélisation de la psyché humaine apportée par les neurosciences va-t-elle transformer nos pratiques sophrologiques ?
Pourrions-nous dire que ces phénomènes émotionnels sont en mutation, sont mutants ?
Pour répondre à ces questions, les points de vue des neurosciences, des philosophies seront exposés pour se recentrer sur le phénomène de la Conscience.
Nous verrons que son fonctionnement demeure encore en partie mystérieux pour les neurosciences et que les pratiques sophrologiques : corporelles, imaginaires, symboliques favorisent la conscience des émotions.
Les actes du congrès 2014 sont disponibles aux éditions L’Harmattan.